Bien parler permet de décrocher un job, manager une équipe, vendre un produit, convaincre d’une idée ou négocier une augmentation de salaire.

Dans cet article, il est question de l’entretien d’embauche et de la demande d’augmentation.

Ceux qui ont appris à bien parler s’en sortent mieux que les autres

Ne nous leurrons pas, le monde appartient à ceux qui savent parler. Votre chef ne s’est pas hissé à son poste juste pour ses aptitudes techniques. Il a sans doute ce « petit plus » qui le rend apte à manager. Et si c’est lui qui a eu le poste, avec la paye qui va avec, c’est parce qu’il a su convaincre. Or, apprendre à convaincre, et bien justement ça s’apprend.

L’éloquence est un accélérateur de performance.

Les politiciens, les cadres supérieurs et les professions libérales l’utilisent à longueur de temps. Ils ont de beaux salaires, ils ont un métier valorisant, ils investissent dans leur parole. S’ils le font c’est parce qu’ils savent que bien parler, c’est avoir le pouvoir de faire agir les autres. En d’autres termes « bien parler permet de transformer ses paroles en action, tout en faisant réaliser l’action par un autre ».

Vous l’avez compris, la parole est l’outil de travail de ceux qui ont le pouvoir.

Voulez-vous le pouvoir ?

Le pouvoir de se faire embaucher. Celui de se faire augmenter. Ou encore celui de lever des fonds pour votre association, d’obtenir un vote ou de décupler la motivation de votre équipe ?

J’ai une bonne nouvelle. Vous aussi, vous pouvez faire partie des meilleurs. Vous pouvez faire partie de ceux qui ont une influence sur le monde. Il est en votre pouvoir de faire partie de ces hommes et ces femmes qui, quand ils parlent, sont écoutés, parfois même adulés.

Voyons deux exemples où bien parler augmente vos chances de victoire

Bien parler à l’entretien d’embauche.

L’entretien d’embauche, c’est le moment par excellence où l’on attend que vous parliez de vous.

Ceux qui intègrent les grandes écoles passent un oral de personnalité. L’entretien d’embauche est une sorte d’oral de personnalité miniature. Mon avis ? Si les grandes écoles accordent tant de valeur à la parole, c’est qu’elle a une véritable influence sur la réussite.

Bien sûr, pour un entretien d’embauche, il convient de se renseigner sur la personne qui va nous le faire passer. Evidemment, il faut connaitre l’entreprise, ce qu’elle fait, ainsi que « sa vision ». Plus encore, il est nécessaire de savoir valoriser son passé, et ses expériences.

Mais ! Pour que cela soit entendu, il est impératif de bien parler.

La manière dont nous nous exprimons dit qui nous sommes. Et c’est précisément le but de l’entretien d’embauche.

De plus en plus les entreprises accordent une part importante à l’oralité.

Si j’en crois un grand ponte de l’art oratoire comme Romain Decharne, les grandes entreprises ne priorisent plus toujours l’aspect technique dans leur recrutement. Elles accordent une place de plus en plus importante à la capacité d’expression oral.

Tout comme le ministre Jean-Michel Blanquer qui tient à instaurer une épreuve orale au baccalauréat. Parce que c’est par la parole que nous avons à nous vendre à longueur de temps. Qui plus est, bien parler gomme les différences sociales.

Alors, comment « bien parler » à un entretien d’embauche ?

L’écoute

Tout d’abord écouter et observer. Oui, la prise de parole commence par l’écoute et l’observation. C’est en fonction de ces deux éléments que nous pouvons devenir intéressant.

Ce qui compte, c’est de percevoir l’état d’esprit dans lequel est votre interlocuteur. Et, une fois que vous saurez s’il est intéressé, fatigué, dubitatif, emballé, « ailleurs » ou que sais-je encore, vous allez pouvoir vous adapter et « faire mouche ».

Et d’ailleurs, l’écoute est importante « en tout lieu et en tout temps ». Elle vous apprend beaucoup et pas seulement à l’entretien d’embauche. Alors autant s’y entraîner dès maintenant.

Vous serez maître du rythme

Maîtriser la prise de parole à l’entretien vous permettra d’avancer à votre rythme. De cette manière vous rendrez vos propos clairs et limpides.

D’ailleurs, la capacité à persuader se juge à l’effet qu’elle produit. Donc ce qui compte c’est l’impact que vous aurez. Alors maîtriser votre temps de parole, votre débit, votre ton, c’est le début de la réussite.

De même que mettre une rose dans une canette bière tue quelque part le charme de la fleur, vous allez tuer vos compétences si vous les présentez maladroitement.

Ne vous y trompez pas, le recruteur n’est qu’un homme. Avec ses baisses d’attention et ses humeurs…

Bien sûr soyez vous-même, ne mentez pas, ne surjouez pas. Généralement la triche se remarque ou se ressent. Alors, le mieux à faire est de s’entraîner dès maintenant à bien parler en public. Cet entrainement conditionnera la réussite de votre entretien.

Qu’est-ce que ça veut dire « s’entraîner dès maintenant à bien parler » ?

Ça veut dire que chaque fois que vous avez à parler à quelqu’un, il faut y mettre du cœur. Il faut chercher à rendre votre parole joyeuse, enthousiaste !

Au téléphone, à la boulangerie ou dans une conversation entre collègue, rendez votre voix amicale, attentionné, dynamique. Cherchez à produire la joie et vous attirerez l’attention et l’écoute.

Prêtez-vous au jeu et vos interlocuteurs vous rendront votre bonne humeur.

Bien parler : assurance et intérêt

Votre présentation passe aussi par votre attitude. Soyez droit, tournez-vous vers votre interlocuteur et regardez-le dans les yeux. Votre assurance va se manifester ! Pensez aussi à votre tenue vestimentaire.

Tout le monde aime écouter des histoires. En l’occurrence, il s’agit de VOS histoires. De votre vécu et de votre expérience. Bien raconter vos histoires permet à votre interlocuteur de visualiser votre propos et de sortir de la théorie. Bien parler permet donc de donner de bons exemples. Et donc d’augmenter vos chances de succès.

Alors, bien parler c’est la clé indispensable pour réussir vos entretiens d’embauche.

Bien parler pour augmenter son salaire

Aux risques d’enfoncer une porte ouverte, demander une augmentation ça se fait en parlant.

Là aussi bien parler va être capital.

Votre augmentation doit être motivée par un « plus » que vous apportez à l’entreprise. Il peut trouver son fondement dans votre personne (capacités à apprendre, à manager, à vous organiser, …). Ou dans des éléments plus factuels (la réussite particulièrement brillante de vos projets, vos résultats hors normes, …). Cependant pour les valoriser, il importe de bien parler.

Bien parler pour une demande d’augmentation s’appuie sur les mêmes fondements que pour l’entretien. Cependant vous avez la main sur un autre élément : le moment.

En plus de bien parler, il faut faire sa demande au bon moment.

Qu’est-ce que le bon moment ?

Toutes nos prises de décisions sont fondées sur nos émotions.

Le bon moment, c’est celui ou votre manager va être dans de bonne disposition. Et autant que possible ou le décideur final de la demande le sera aussi. Exit donc, les moments où l’entreprise traverse une « mauvaise passe », une baisse d’activité, …

Ce sur quoi je voudrais insister c’est ça : « Nos prises de décisions sont fondées sur nos émotions ».

Il est capital de déclencher des émotions favorables chez notre interlocuteur. C’est d’ailleurs ce que fait la publicité. En effet notre cerveau agit par association d’idée. Même si ces idées n’ont rien à voir l’une avec l’autre.

Exemple : Un ours polaire qui boit du coca. C’est n’importe quoi ! Il n’y a pas de lien entre un ours polaire et un soda. Pourtant notre cerveau fait le lien : coca > ours polaire donc : coca > rafraîchissant. Donc : j’ai envie de me rafraîchir, j’ai envie d’un coca.

De la pub à la demande d’augmentation

Et votre manager, c’est pareil. Votre attitude, votre vocabulaire et l’énergie que vous allez mettre dans votre prise de parole va compter dans son jugement. C’est d’ailleurs pour cela que le marketing s’échine à mettre en place des « parcours émotionnels » et que l’art de la persuasion repose de plus en plus sur ces techniques.

La base, au moment d’une demande d’augmentation, est d’attendre que votre supérieur soit de bonne humeur. Mieux encore, qu’il soit heureux. Nous, les êtres humains, avons la particularité de voir les choses d’un œil plus positif quand nous sommes de bonne humeur. Et d’un œil plus réticent quand nous sommes de mauvaise humeur.

Eh bien, votre supérieur c’est un être humain (si si). Lors de votre demande d’augmentation, utilisez des images, des mots, des histoires, … qui feront naître en lui des sentiments positifs. Vous lui ferez donc passer un moment agréable et par conséquent vous bénéficierez d’un regard plus bienveillant sur votre demande.

Si le sujet des « parcours émotionnels » vous intéresse, dites-le-moi en commentaire !

Pierre-Favre Bocquet