Génération Y
Tout d’abord, pourquoi Génération Y ? Une réponse simple: nos prédécesseurs sont la génération X et les sociologues ont manqué d’inspiration pour nous trouver un nom. Peut-être est-ce dû à leur âge avancé et au déclin de leur capacité cognitive… (c’est mesquin et malhonnête de dire ça, je sais ;-)) Génération Y. Prononcez-le en anglais un peu, pour voir! … Vous venez de dire génération “OUAÏE” autrement dit :Génération “WHY”. Vous ferais-je l’affront de traduire “WHY”?
Il y a peu je lisais ce post d’une de mes amis Facebook, de la génération Y évidemment. : “Je regrette d’être née dans cette génération, où les gens passent plus de temps sur internet que avec leurs familles, copains ou copines ! Où tout le monde et accroché à leur écran alors que dehors il y a des choses à découvrir, des gens à rencontrer ! juste se promener avec le soleil qui nous réchauffe, sentir le parfum des fleurs, passer du temps avec sa famille … une génération où le respect la fidélité et la vérité était d’actualité ! Et non le doute, l’infidélité, le non respect et le mensonge !” (Tant qu’on y est, abonnez-vous à ma page Facebook 😉 et à ma chaîne YouTube)
Bien que je plussoie à l’idée sous-jacente de ce post, je ne peux m’empêcher de ressentir comme un sentiment d’injustice, à l’idée que notre génération soit “moins bien” que celle de nos bien-aimés parents. Cette soi-disant génération plus sage, plus courageuse, plus … homérique.
Le respect se mérite
Je ne crois pas un seul instant qu’une génération ait, intrinsèquement parlant, plus de valeur qu’une autre. Parce que je fais partie de ceux qui pensent que la reconnaissance et le respect se méritent. Je pense qu’une personne dans la fleur de l’âge, et davantage encore si cette période est un souvenir lointain, a davantage eu l’occasion de prouver sa valeur. Il est normal de considérer avec respect ceux qui, avant nous, et parfois depuis longtemps, ont tracé la voie. Mais si je pense cela, il me faut considérer l’autre face de la médaille. Car si ils ont davantage eu l’occasion de prouver leur valeur, comment considérer ceux qui ont gaspillé ce temps? Comment considérer ceux qui omettent de se rappeler les fougues de leur jeunesse? Comment considérer ceux qui pensent mériter le respect pour le simple fait d’avoir traversé le temps?
Je crois que tout le monde à droit au respect, et qu’il nous est dû en proportion à notre mérite. Je crois que l’on doit, tel un un bon vin, se bonifier avec le temps, à tout le moins je crois que nous devons essayer de nous bonifier avec le temps. Et c’est heureux que, même si nous n’y somme pas parvenu (qui d’ailleurs pourrait s’enorgueillir d’y être parvenu?), nous pouvons mériter considération et respect, au regard des nos efforts.
Alors je crois qu’il n’y a pas à regretter d’être né ici et maintenant.
Internet ne rend pas associal
Il est indéniable qu’une communication en face à face soit plus riche qu’une communication par écran interposé. Elle permet de ressentir la partie subjective de nos échanges. Que ce soit les non-dit, les humeurs ou la personnalité.
Internet consolide les liens
Pour autant, n’est-ce pas ce lien invisible qui nous permet d’avoir, un peu, en permanence nos proches avec nous. N’usons-nous pas de ce moyen pour être réconforté, rapidement, quand nous arrive une épreuve? N’est-ce pas ce moyen qui nous permet de soutenir nos proches quand ils ont besoin de nous? N’est-ce pas ce moyen qui renforce nos relations sociales, parce que nous savons toujours un petit quelque chose de nos amis…
Internet crée des rencontres
Imaginons un instant, les efforts considérables sans cette technologie, pour rencontrer des gens dont nous partageons les centres d’intérêts. Beaucoup de rencontres, virtuelles ou réelles, n’auraient eu lieu, car bien des barrières seraient restées fermées. Je pense par exemple à des différences sociales, dans quel lieu auraient-elles été permises? A quelle occasion? Et puis… aurions-nous osé faire le pas?
Internet favorise le sentiments d’appartenance
Nous avons tous besoin de nous sentir accepté, intégré. Quoi de mieux pour ça qu’un groupe, une tribu, où la similarité est la norme. N’est-ce pas d’ailleurs le ciment nécessaire à la création de lien solide et durable? Internet donne la possibilité aux membres de ces (futur) groupes de rentrer et rester en contact.
Par ailleurs, comment renforcer son estime de soi? Un des moyens, c’est de se sentir accepté et utile au sein d’un groupe. Internet permet la création de ce groupe et renforce notre sentiment d’appartenance, soit parce qu’il est public, soit, au contraire, parce qu’il est privé. Et puis, internet rend public les belles attentions que nous manifeste nos amis! Quoi de mieux pour l’estime de soi?
Dans quelle situation va-t-on avoir le plus rapidement cette quantité d’information, qui nous permet de présager d’une “compatibilité” relationnelle. La cyber-rencontre ou la rencontre en “live”?
Internet déshumanise?
Combien de solutions à vos problèmes sont venues par internet? Un humain, ailleurs sur la toile, mais néanmoins constitué de chair et d’os, vous est sans doute venu en aide (pas plus tard qu’il y a quelques minutes Tétil du blog teamballet mets venu en aide, merci Tétil :-)). Nos cyber-connaissances sont un vivier d’opportunité, leur “fréquentation” nous donne accès à des informations, qualitativement plus pertinentes que celle que nous aurions eu au bistrot.
Et puis, n’oublions pas ceux de nos concitoyens, qui, peut être, n’ont pas la même aisance que nous à établir une connexion avec un être humain “en personne”. Grâce à internet, ils peuvent trouver leur place. Il leurs est par la suite plus facile de rencontrer “dans la vraie vie” un de leur contemporain.
Internet terre d’égalité? Internet effaceur des différences physiques. Que vous soyez beau ou moche, la toile ne vous discrimine pas, contrairement aux relations du vrai monde.
Alors comment reprocher à notre génération de préférer l’efficience à l’aléatoirité, le sentiment d’appartenance à l’indifférence, et l’embarras du choix à l’embarras tout court?
Certains d’entres vous me dirons sans doute que je n’ai pas été objectif, que j’ai fait une défense partiale du monde d’internet. Et bien, je vous laisse les commentaires pour me contredire. Allez-y, foncez!
Mais, quoi que vous en dites, je peux être né dans les années 80-90 et en être fier.
La génération Y
Si j’en crois Wikipédia la génération Y s’étale des années 1980 à 2000. Alors je vais m’attarder à faire valoir quelques caractéristiques de notre génération, qui ont tout lieu de nous donner satisfaction.
Oui nous sommes la génération de ceux qui demande “pourquoi?” Les questions procèdent de l’intelligence et témoigne de la volonté de ceux qui cherchent. Nous voulons que les choses soit reconnues à leur juste valeur, à commencer par nous.
Le travail chez la génération Y
Prenons l’exemple d’une promotion dans le monde du travail. En général elle va à celui qui a de l’ancienneté. Quid de la compétence? Nous estimons que la valeur de l’individu est à considérer en priorité. C’est le niveau d’adéquation avec la tâche que nécessite le poste, qui doit primer. Comment prétendre que ce serait injuste?
On nous reproche d’être irrévérencieux. Je dis non. Nous sommes pour l’équité. On nous reproche d’être infidèle aux pratiques des générations précédentes. Je dis oui. Un modèle peut être obsolète, dans ce cas il est à changer, pour du mieux!
La génération Y est une génération de feignant!
“Les jeunes ne savent plus travailler” je suis sûr que vous l’avez déjà entendu celle-là. Généralement en parlant d’un travail aliénant, mais aussi en écho à la priorité que nous donnons à notre vie personnel, à notre qualité de vie. Effectivement nous changeons le paradigme. Alors, travailler pour vivre, ou vivre pour travailler?
Nous sommes parfois perçus comme instables et impatients. En réalité nous sommes en quête de liberté et d’autonomie. Nous avons grandi en voyant nos prédécesseurs (la génération X) stagner à un poste de travail, en attente d’une hypothétique promotion, cerise sur le gâteau en étant parfois sur-diplômé. Nous ne sommes pas des idiots, tel un malin petit singe nous avons appris de cette vision. De plus nous avons appris qu’il faudra aller chercher par nous même les postes que nous convoitons. Donc pour y être légitime, il en faudra les compétences. Et, comme compétences et expériences vont ensemble, nous allons les chercher toutes les deux. Cette démarche conduit certains à nous qualifier d’opportunistes, d’égoïstes ou d’instables. Je crois que celui “d’adaptés” relèverai d’un choix plus avisé.
L’estime de soi chez la génération Y
Si nous osons bousculer les codes, c’est grâce à la confiance en nous et à l’optimisme qui nous caractérisent. Vous connaissez sans doute la pyramide de Maslow qui décrit la hiérarchie des besoins d’accomplissements chez l’humain. Pour atteindre les niveaux supérieurs, que nous comptons bien atteindre car depuis le berceau on nous a dit “tu peux le faire”, la confiance en soi est un ingrédient essentiel. L’optimisme, dont chacun s’accordera à trouver que c’est une qualité, nous pousse à toujours trouver l’opportunité à saisir.
Nos mentors
Ce que nous regardons chez autrui, avant le niveau de diplôme ou d’éducation, ce sont les compétences et le niveau d’expertise. C’est la raison pour laquelle nous allons plus facilement chercher la réponse à nos questions chez nos pairs que chez nos pères.
La vision du politique chez les Y
Le mépris global que le monde politique a pour le corps électoral est d’une évidence tellement cuisante qu’elle rendrait la vue à un aveugle. Nous avons bien conscience que les choix qu’ils font nous obligent. Alors si nous n’allons plus au bureau de vote, n’y voyez pas du désintérêt ou du mépris, mais plutôt l’économie d’une vaine démarche. Nous pensons que la politique est une chose sérieuse. Alors devant le constat affligeant de la vacuité des propos de ces sangsues de la république (ma grand mère disait déjà “Si ils (les politiques) sont là, c’est que la gamelle est bonne”), nous refusons de servir de caution. Ce sont eux, qui nous ont détourné des urnes par leur “politique spectacle”, leur “petite phrase” et leur caricature.
Nous sommes plus informés et conscients des enjeux du monde qui nous entourent, que notre légèreté peu laisser à croire. Et, sans tomber dans l’excès du “tous pourris”, nous sommes prêts à vous croire (oui, vous les politiques!), mais ça ne sera pas sans preuve.
Le couple chez les Y
Notre génération est en quête du “coup de foudre”, de la passion avant la raison. En plus, nous vivons dans un monde ou “l’offre” est omniprésente et où les relations en pointillés deviennent la norme. Avec pour modèle d’engagements contractés, ceux qui ne menacent pas l’autonomie individuelle. Du coup la question que je me pose c’est : est-ce une des raisons du doute et de l’infidélité? Il faut dire aussi que le monde de notre enfance, avec tous ses échecs relationnels, a laissé des traces.
Merci à l’auteure de ce poste qui m’a inspiré. Tu as, bien entendu, un droit de réponse.
Pierre-Favre Bocquet
Article analogue : Génération Z
Source : Le grand défi intergénérationnel de Daniel Ollivier et Catherine Tanguy
Merci pour le petit clin d’oeil 😉
J’aime beaucoup cet article qui tente d’abattre le préjugé que l’on a sur notre génération.
Même-moi qui en fait partie il m’arrive d’avoir tendance à penser certaines des choses que tu a écrites mais cet article me rappelle qu’il s’agit simplement de facilité de pensée car j’ai été plutôt d’accord avec toute ton analyse…
Un grand merci Cécile pour ce sympathique commentaire
Merci pour cette réflexion qui sort un peu des sentiers battus.
Je pense néanmoins que c’est un parti pris qui ne s’attache qu’à voir les côtés positifs de notre génération,ça change. Je rajouterais pour rétablir l’équilibre, que la génération Y a perdu le sens de l’effort et du sacrifice. A quoi bon puisque tout est à porté de main, ou plutôt de clic et que si cela ne me plait pas, je zappe, je reviens en arrière, j’efface, bref je change. Cette capacité a changer, a s’adapter ne serait-elle pas plutot une fuite permanente vers la recherche d’un bonheur facile ?
Merci Paul pour ton commentaire qui tend à rétablir l’équilibre. La réflexion sur la recherche du bonheur facile, qui nous fait fuir le mérite et nous conforte dans notre paresse, me semble pertinente.