Qui sont-ils ?
La génération Z comprend les jeunes nés à partir des années 95 jusqu’à environ 2008. Comme toutes les générations, ils ont leurs codes spécifiques et communs. Ces caractéristiques permettent de les appréhender globalement. En effet si vous voulez avoir une influence sur un groupe d’individu, vous avez tout intérêt à connaitre leurs modes de fonctionnement et leurs valeurs.
Ces jeunes sont à la recherche de structure librement choisie. C’est pourquoi, ne pas leur laisser une autonomie de décision mène à des frictions et à une rupture de la communication.
Le revers de la médaille de cette libération, c’est l’errance identitaire qu’ils vivent. Dans le but de pallier à ce manque, ils cherchent l’intégration à un groupe plus petit, qui leurs permet d’avoir une place. C’est le sentiment d’appartenir à ce groupe qui leur permet la réalisation d’eux-même.
La génération Z est une génération d’idéal. Ses membres aspirent à un monde plus juste et plus humain. C’est pour ces raisons qu’ils accordent plus de place à l’affect et qu’ils refusent l’autorité.
Vous comprenez maintenant pourquoi ils ne veulent pas être commandé mais cherchent à être séduit et éduqué.
Cependant, cette génération est plus prudente et réaliste que la précédente (cf. cet article), elle est née dans le contexte du changement climatique, l’incertitude économique et les attentats.
Ces jeunes nous surprennent, nous exaspèrent et nous désespèrent parfois. Et pour cause, leur mode de jugement, leurs priorités et leurs valeurs sont différents des nôtres. Je vous propose un tour d’horizon, qui vous permettra de mieux les comprendre, et donc de mieux les guider.
Les caractéristiques de la génération Z
Ils sont hyperconnectés, ultra-instantanés, zappeurs, hédonistes, en quête d’employabilité, lucides et pragmatiques…
Les personnes publiques qui les ont marquées sont : Victoria Backham, Lady Gaga, Beyoncé, Knowles, Delta Goodrem, Britney Spears, Benazir Bhutto, Barack Obama…
Ils ont le goût du partage et de la collaboration, de l’entrepreneuriat et de la création, le souci de leur propre image…
Leurs tendances de mode sont : les jeans taille basse, les slim, les grandes lunettes de soleil, les ceinturons sur les robes et les jupes…
Ils veulent un équilibre entre vie professionnelle et personnelle, un traitement d’égal à égal, des expériences de vie multiples…
Ils ont été marqués par les attentats de Londres, l’ouragan Katrina, les JO de Pékin, la mort de Mickael Jackson, l’éruption volcanique Islandaise qui a bloqué le ciel européen, la nomination de Julia Gillard…
Les découvertes scientifiques qui les ont marquées : le clonage de Dolly, les recherche sur les cellules souches, les découvertes sur le génome humain…
La génération Z et leurs trois paradoxes
L’esprit de collectivité les attirent mais ils désirent par ailleurs affirmer leurs différences, et par conséquent éprouve un besoin de personnalisation. Ils veulent apporter leurs contributions à des projets qui les dépassent car ils savent nécessaire la mutualisation des compétences pour faire aboutir un projet. Dans le même temps ils veulent une valorisation de leur collaboration dans un travail d’équipe.
Ils ne sont pas dupes de la vacuité de notre monde de politique mais rêvent tout de même d’un renouvellement de celui-ci vers un système totalement intègre. Par ailleurs ils ne se contentent pas d’en rêver, ils travaillent à le mettre en place.
Pour pouvoir être traité d’égal à égal, ils sont obligés de montrer une certaine maturité. Mais dans le même temps, ils vivent dans le moment présent, pour subvenir à leur besoin par exemple. Ce qui ne leur rend pas la tâche facile.
Comment diriger un Z ?
Puisqu’il refuse l’autorité d’un dirigent, la solution pour “commander” un membre de la génération Z est le coaching.
Le Z a été habitué à ce qui est interactif, drôle, ludique. Alors ne soyez pas froid ou distant avec lui. Il est à la recherche de quelqu’un qui montre l’exemple et qui est humain. Bannissez tout de même les cotés négatif de « l’humain », ne mettez pas la pression et maîtrisez vos nerfs. Soyez celui qui donne l’impulsion de départ, et accompagnez son envol. Rendez-le autonome, faites-lui confiance, valorisez-le. Il est important pour lui de s’épanouir. L’intérêt qu’il vous portera sera à l’aune de la valeur que vous lui apporterez. Exit la sécurité ou la fidélité, le Z voit son intérêt en premier, même s’il peut le mettre par la suite au service du collectif, moyennant sa reconnaissance.
Si vous voulez qu’un Z vous reconnaisse comme mentor, je crois que vous avez intérêt à savoir animer, favoriser un travail collaboratif, créer les conditions du bien être et trouver le juste équilibre entre l’humain et les outils technologiques.
Quatre points pour qu’un Z prennent en compte votre opinion :
Établir une relation de confiance
Pour ce faire, soyez honnêtes et honorez vos engagements. Ecoutez et cherchez à comprendre sincèrement votre interlocuteur.
Privilégiez la responsabilisation à la réglementation
En la privilégiant vous conduisez Z à se sentir légitime, et c’est une des choses dont il éprouve le besoin.
Concevoir l’organisation comme une responsabilité partagée
La responsabilité est intimement liée à la liberté, car sans liberté pas de responsabilité. Et justement, la génération Z veut de la liberté, et accepte l’idée de prendre des risques.
Choisir la collaboration et l’influence aux statuts et à l’autocratie
Les Z n’ont jamais été habitué à la verticalité. Depuis leur enfance ils ont été sollicités dans les choix qui les concernent ou qui concernait leur famille.
Ayez toujours en tête que lorsqu’il s’agit de manager un Z, vos compétences techniques dans le domaine concerné ne comptent pas pour plus de 20%. Ce dont il a besoin, c’est avant tout d’avoir une bonne relation avec vous et que vous soyez doué dans l’organisation du travail. En effet, les solutions il va les trouver tout seul, soit par ses connaissances, soit par son réseau, soit par les outils technologiques.
Le besoin de reconnaissance de la génération Z
Il convient d’insister sur la dimension affective nécessaire aux Z. Elle est particulièrement appréciée par eux, et c’est un levier puissant pour les amener à faire ce que vous souhaitez les voir faire. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils accordent beaucoup d’importance à l’ambiance et au collectif.
Pour ce faire, permettez leur d’exprimer leur ressenti sur leur vécu des situations qu’ils rencontrent. Ils sont particulièrement sensibles aux petites attentions. Attentions qui sont le plus souvent symbolique, un SMS d’encouragement, ou pour marquer un effort particulier par exemple. Ce qui compte c’est que le geste soit personnalisé et qu’il crée une surprise.
Influencer la génération Z
Si vous voulez obtenir quelque chose d’un Z, le mot à avoir en tête est « influence ». Ce mot a parfois une connotation négative, cependant la manière de fonctionner de la génération Z ne permet qu’à la marge les autres alternatives.
Pour parvenir à influencer un membre de la génération Z, il convient de connaitre ce qui fait sa fierté, ce qu’il considère être son rôle et surtout l’identité qu’il s’attribue. C’est parce que Z est dans une quête d’idéal que ces trois points sont cruciaux dans la manière de lui présenter les choses.
La génération Z a grandi avec les réseaux sociaux. De là est venu l’habitude de la réciprocité, le don pour commencer et ensuite le « renvoie d’ascenseur ». Ils sont particulièrement sensibles à l’équilibre des échanges. C’est pourquoi en étant leur créditeur, vous favorisez les chances d’obtenir quelque chose d’eux. Cet équilibre des échanges nécessitera bien sûr que vous soyez intègre.
Ce qui va vous aider à influencer efficacement un Z, c’est l’art du dialogue et du questionnement ouvert. En effet, ce qui compte avant tout, c’est que vous n’imposiez pas votre vision du monde à votre interlocuteur. C’est le jeu des questions qui doit faire émerger les idées, les solutions ou prises de conscience.
Z aimant beaucoup être valorisé va porter son attention au respect que vous lui portez dans votre manière de communiquer. Vous pouvez pour cela favoriser le langage « assertif » (cf. cet article) qui permet de s’affirmer sans blesser ou écraser l’autre.
Si le sujet des générations vous intéresse, et que vous voulez en savoir plus, dites le moi en commentaire.
Pierre-Favre Bocquet
Source : Le grand défi intergénérationnel de Daniel Ollivier et Catherine Tanguy
Bonjour Pierre-Favre,
Merci pour cet article, j’ai justement participé à l’animation d’un coaching de groupe avec Catherine Tanguy cette année sur les générations X, Y, Z. Ce qui m’a marqué en observant les Z, c’est à quel point leur engagement dans des “causes” était fort : l’écologie, manger sain, contribuer au monde, être dans une entreprise qui respecte l’être humain, pour progresser etc… J’ai retrouvé ce point auprès des élèves ingénieur que j’accompagne. Hors de question pour eux de rester dans entreprise qui ne contribuerait pas à un monde “meilleur” et ce, quelque soit les avantages sociaux qu’elle leur offre.
Excellent article ! J’y retrouve mes 3 enfants qui font partie de cette génération. L’autonomie dont ils disposent est à la fois grisante mais peut aussi générer de l’angoisse et effectivement, en tant qu’adultes nous devons trouver le bon positionnement, accompagner sans entraver, encourager sans faire à leur place et prendre en compte cette personnalisation et cette réciprocité qu’ils demandent.
Merci pour cet excellent article ! Je retrouve là dedans tous mes nouveaux jeunes collègues qui refusent la hiérarchie et les process quand ils n’en comprennent pas l’utilité, qui ne développent pas ce sentiment d’appartenance à leur entreprise comme leurs ainés mais qui recherchent un leader dans leur manager. De vrais idéalistes et on en aurait bien besoin !
Merci pour cet excellent article ! Je retrouve là dedans tous mes nouveaux jeunes collègues qui refusent la hiérarchie et les process quand ils n’en comprennent pas l’utilité, qui ne développent pas ce sentiment d’appartenance à leur entreprise comme leurs ainés mais qui recherchent un leader dans leur manager. De vrais idéalistes et on en aurait bien besoin !
J’ai eu pas mal d’élèves de la génération Z et je trouve ton portrait extrêmement juste.
Superbe article et très belle analyse. Je reconnais tout à fait les personnes issues de cette génération et qui composent mon entourage proche.
Pour ma part, je suis convaincu que, quelle que soit l’époque, les générations des 18/25 ans sont les plus importantes et qu’il faut les écouter. Pourquoi ? Parce que ce sont eux qui vivront les décennies suivantes.
Et le fait de voir leur avenir être décidé par des personnes dont la plus grande partie de leur vie est derrière eux, génère chez ces jeunes adultes un sentiment d’injustice, de frustration, de manque de reconnaissance, de non prise en compte de leurs besoins et de leurs inquiétudes. Qu’il s’agisse de changement climatique, de problématiques socio-économiques, de santé…
Et tant que cela ne sera pas pris en compte, qu’il s’agisse de la génération Z ou des futures générations qui, un jour, auront 18/25 ans, nous revivrons les mêmes tensions, les mêmes conflits. La seule différence, c’est la manière dont ces générations vont s’affirmer.
Très bon article. Il n’est pas toujours facile de comprendre ce que vivent des générations éloignées de la notre. Par contre est ce que cette génération Z ne sera pas un peu plus névrosée que les précédentes par omniprésence de la connectivité dans leur mode de vie, si un jour celle-ci venait à se faire plus rare voir disparaitre ?
Et puis après Z, la génération suivant sera ? ZZ ? A ? AA ?
La question m’interpelle! Merci de l’avoir posé 🙂
Après Z on s’en fou, c’est pas nous hahaha. Je plaisante. En fait il y a d’autre nom pour la génération Z (nouvelle génération silencieuse ou génération C pour Communication, Collaboration, Connexion et Créativité). Pour la génération suivante certain parle de la génération Alpha…