Que vous soyez pour ou contre l’allaitement maternel vous êtes bienvenue ici. Personnellement je suis pour l’allaitement. Mais ! Parce que c’est mon défi (pour le comprendre lire ici), je vais défendre la position de ceux qui sont contre l’allaitement maternel. Cet article est donc le 9/12 de mon défi.
C’est parti !
Privilégier le biberon à l’allaitement maternel est un choix qui témoigne d’une grande attention et d’un grand respect envers soi, son enfant et son conjoint. Loin d’être de mauvaises mères, celles qui privilégient le biberon à l’allaitement montrent une préoccupation des besoins de chacun, tant dans l’aspect « santé du corps » que « des besoins affectifs ».
Être contre l’allaitement et être une bonne mère ?
Une femme se résume-t-elle à sa poitrine ? Personne n’osera répondre oui. Du moins je l’espère. Mais une mère, se résume-t-elle à sa poitrine ? A priori non. Dans sa « fonction » de maman, cette femme est aussi celle qui aime, qui donne des soins, qui « veille sur », qui pouponne, câline et bien d’autres choses encore. Alors, je veux le dire tout de suite, ne pas allaiter n’est pas synonyme de « mauvaise mère ». Que penseriez-vous d’une mère qui allaiterait mais ne cajolerait pas son enfant, ne veillerait pas à lui fournir des vêtements adaptés à la saison, ou à changer ses couches dès que besoin ? Serait-elle une bonne mère au motif qu’elle allaite ? Je ne le crois pas.
L’enfant ressent les émotions de sa mère
L’enfant ressent les émotions de sa mère. Se forcer à allaiter, c’est faire ressentir à ce petit être fragile et innocent qu’il viole l’intimité de sa mère. Qu’il la met mal à l’aise. Chacune a le droit de n’être pas à l’aise de sortir un sein pour nourrir son enfant. Particulièrement si se trouvent dans la pièce des amis ou de la famille. Il resterait alors à cette maman le « choix » de se mettre à l’écart pour donner le sein. Un choix subi n’est pas un choix. Ce « choix » sera à l’origine de malaise et de rancœur. Alors, en lieu et place du moment d’intimité, de complicité mère-enfant, se substituera un moment de tension, de mal-être partagé. L’une se sentant « obligée », l’autre se sentant « malvenu ». Forcer à l’allaitement une mère qui ne le souhaite pas, c’est charger sur les frêles épaules du nourrisson, le poids de la culpabilité. C’est lui faire ressentir qu’il est la cause d’un problème et non d’une joie. « On ne fait bien que ce que l’on aime ». Un travail fait par amour est toujours mieux fait qu’un travail fait par obligation. Le travail fait par amour possède un « petit plus » qui le rend presque parfait. Et en ce qui concerne la nature humaine ce « petit plus », c’est la certitude d’être aimé. Cette certitude qui posera les fondements d’une solide estime de soi.
L’équilibre de l’enfant
Donner le sein alors que l’envie n’y est pas, va nécessairement faire naître en soi des sentiments de honte et de culpabilité. De là à être « mal dans sa peau » il n’y a qu’un pas. Or, le but de l’éducation est de faire de l’enfant un être équilibré et « bien dans sa peau ». C’est cette éducation qui lui permettra de devenir un être raisonnable et instruit. Comme dit la psychanalyste Hélène Parat : « il vaut mieux un biberon donné avec amour que le lait maternel donné à contrecœur ».
La question qui se pose est donc « Peut-on apprendre à l’enfant à être bien dans sa peau si on ne l’est pas soi-même ? ». Cette remarque dans le but de répondre à l’affirmation suivante : « Le lait maternel est meilleur pour la santé de l’enfant que le lait industriel ! »
Le lait maternel est meilleur pour la santé de l’enfant que le lait industriel !
Le lait industriel, même s’il est d’une qualité moindre que le lait maternel est tout de même d’une qualité satisfaisante. Du coup, mettre en avant cet argument c’est considérer que la santé physique de l’enfant est plus importante que son développement psychique. Alors renvoyer dos à dos allaitement maternel et biberon, c’est mettre en avant la santé physique de bébé et nier le bien-être psychique de Maman ET de Bébé.
Alors, pour ou contre l’allaitement maternel ?
Pour l’instant je pense pouvoir dire qu’être pour, ou être contre l’allaitement maternel, c’est surtout une question de sensibilité personnelle. Et que l’un ou l’autre remplissent leur fonction de manière satisfaisante. Il y a dans ce choix quelque chose d’intime entre la mère et l’enfant. L’envie de la mère et celle de l’enfant. Le choix de la mère et celui de l’enfant. Les besoins de la mère et celui de l’enfant. Mais je voudrais aller plus loin.
Et les pères dans l’allaitement ?
L’allaitement exclu de facto le père. Les pères n’ont-ils rien à apporter dans le développement du petit enfant ? Le bébé n’a-t-il pas besoin de savoir qu’il est aimé, choyé, chéri par ses DEUX parents ? La grossesse est exclusive à la mère. Pendant ce temps elle prend conscience de la vie qu’elle a en elle. Elle apprend déjà à connaitre ce petit bébé qui, du fond de ses entrailles, s’agite et s’apaise, se tourne et se retourne. Il connait les battements du cœur de sa maman, il vit avec elle ses émotions. Quand elle sursaute, lui aussi. Quand elle se régale, lui aussi. Et quand elle est heureuse, il le ressent. Combien de temps encore ce bébé doit être séparé de son papa. De celui qui ne peut pas encore dire avec autant d’intensité qu’il l’aime… Et pour cause, il n’a jamais vraiment vécu avec. L’allaitement, c’est priver le papa d’un moment très qualitatif, dans les relations parents-enfants. C’est l’exclure quelque temps encore de l’intimité de sa progéniture.
Mais du coup, être pour l’allaitement c’est un choix égoïste ?
La question peut se poser. Habituellement on entendrait plutôt qu’être contre l’allaitement démontre une personnalité narcissique et un choix égoïste, où la mère n’assume pas son rôle de mère. Mais après tout, ne dit-on pas « Charité bien ordonné commence par soi-même » ? Être contre l’allaitement, c’est pouvoir donner au père la possibilité de s’investir dans tous les aspects de la vie du bébé. C’est donner au bébé la possibilité d’avoir toujours la personne la plus sereine et « en forme » pour s’occuper de lui. C’est aussi laisser le choix au bébé d’être nourri par papa ou par maman…
Alors… pour ou contre l’allaitement ?
Pierre-Favre Bocquet
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Ah ah ! Quand j’ai vu le titre, je me demandais bien ce que ça cachait ! 😀
Bravo pour ce travail d’argumentation 😉
Ce qui est marrant, c’est que je suis plutôt “pour” l’allaitement, et finalement, je me retrouve totalement dans la partie “L’enfant ressent les émotions de sa mère”.
Quand j’ai accouché, je me suis sentie “obligée” d’allaiter, pensant que c’est ce qu’il y avait de mieux pour mon enfant, même si cela me mettait hyper mal à l’aise…
Au final, ça n’aura duré que 3 jours à peine… Je suis vite passée au biberon !
Bref, comme d’habitude, tout est question d’équilibre. On fait au mieux finalement… 😉
Hello Pierre,
Très intéressant comme point de vue. C’est vrai qu’il y a une pression sur les mamans en maternité en faveur de l’allaitement. Certaines femmes ne le vivent pas très bien. L’important est que cela doit rester un choix, pas un sacrifice. Quant au rôle du père, il y a d’autres moyens pour qu’il puisse nourrir bébé, même avec le lait maternel, hein 😉
Bien vu Thierry 😉
Alala quel titre 😝 je ne pouvais pas passer à côté 😀
Petite précision, 3 ans après sa naissance, ma fille est toujours allaitée 😝
Cependant, je confirme que c’est un choix de la mère (pas du bébé qui lui subit peut importe le choix). Il n’y a pas de mauvais choix, l’essentiel c’est effectivement le bien-être de la mère (et dans une moindre mesure, du couple). Pourquoi le couple est en second, eh bien c’est juste physiologique hein, à un moment donné l’égalité homme-femme atteint ses limites, on n’y peut rien.
En choisissant le biberon, l’enfant ne vivra pas la même fusion avec sa mère. Mais il vivra plein de bonnes expériences tout de même avec ses parents aimants et dévoués 😊
Par contre, même si cette crainte est partagée par beaucoup de pères il me semble, l’allaitement ne les exclus pas du tout. Au lieu d’avoir un rôle nourricier, ils endossent déjà le rôle protecteur (qui va bien avec leur testostérone 😝). Et franchement, c’est vital pour le couple mère-enfant dans l’allaitement.
Je terminerai juste par rebondir sur “C’est donner au bébé la possibilité d’avoir toujours la personne la plus sereine et « en forme » pour s’occuper de lui.”
Effectivement, quand bébé se réveille toutes les heures (voire moins 😵) papa n’a pas la possibilité de remplacer la maman exténuée 😝
Voilà voilà 😝 (c’est un peu mon cheval de bataille l’allaitement libre en société alors bon, désolée du pavé xD)
Chouette article en tout cas 😀
😍😍😍
J’ignorais que c’était ton cheval de bataille 🙂 Tu aurais vu la tête de ma femme quand je lui ai dit que j’allais faire un article “contre l’allaitement” 😀
Je crois que chaque femme doit se sentir libre de faire ce qui lui semble le plus juste pour elle et son bébé. Il y a d’excellents arguments pour et contre l’allaitement, mais selon moi, il n’y a pas une seule et unique vérité : chaque famille, chaque mère, chaque enfant a des besoins différents.
Bonjour Pierre-Favre;
Le sujet me fait rire ! C’est l’éternel message qu’on entend partout. Et qui ne prend pas tous les paramètres en compte. J’aime beaucoup comment tu aborde le sujet et où tu défends la position de chacune et la liberté de choisir. Je partage ton avis, parce que finalement ce qui fait d’un être humain heureux ne se résume pas à la question si il a été allaité ou pas dans son enfance mais bien des relations qu’il a eu avec ses parents et encore plus avec sa mère. C’est donc tellement important de se respecter pour préserver une bonne relation entre mère et bébé 🙂
Sujet (et article) très original… venant d’un homme ! Clairement on ressent dans ton article que tu dois être très proche et très coopératif avec ton épouse, ça doit aider 🙂
Je me suis faites avoir avec ton titre 🙂 !
Pour ma part, je suis pour aussi et contente que ça ait pu marcher pour ma fille et moi pendant 3 ans et 4 mois. Bien contente que ça ait marché car comme l’allaitement ne marche pas pour certaines mamans, moi c’est ma fille qui ne captait pas du tout comment prendre le biberon ni la sucette ! elle n’en a donc jais bu un seul, ni eu de tétine.
L’allaitement est fini depuis peu et nous étions toutes les 2 prêtes à arrêter. Cela restera un super souvenir pour elle et moi. Et maintenant c’est elle qui donne son sein à ses poupées et bébés 🙂