Un grand oui à l’élevage industriel !

Continuez à acheter votre porc en grande surface ou chez votre boucher, sans en regarder la provenance ! Tous deux se fournissent auprès des mêmes élevages. Alors ne culpabilisez pas. Vous avez raison de ne pas vous soucier du mode d’élevage des cochons. Ils proviennent d’élevage industriel, et c’est très bien comme ça.

Mon défi

Bienvenue dans ce dixième article de mon défi. Personnellement je suis favorable à un mode d’élevage local et respectueux des animaux. Cependant je vais défendre le mode d’élevage industriel. Pour comprendre ma démarche cliquez ici.

La supériorité de l’humain

L’être humain est un animal qui a la particularité d’avoir un cerveau développé. La complexité de son cerveau est telle qu’il a conscience de lui-même. Il a aussi des besoins complexes à satisfaire pour conserver son équilibre psychologique, pour s’accomplir et pour vivre en harmonie avec ses semblables.

Sans la réalisation de ses besoins, non seulement il ne pourra pas être heureux, non seulement il ne pourra pas conserver des interactions sociales pacifiées, mais en plus il ne pourra pas utiliser ses plus hautes fonctions cognitives, ce qui serait un incommensurable gâchis. L’être humain peut, contrairement aux autres animaux, aller à la recherche de ce qui est beau, de ce qui est bon, de ce qui est juste. Et parce que c’est le seul sur terre à le pouvoir, il en a le devoir.

Une hiérarchie de besoin

Les besoins de l’être humain suivent une progression. Les premiers sont ceux absolument nécessaire à sa survie (boire, manger, être en sécurité, …), les suivants expliquent pourquoi nous vivons en société (besoin de reconnaissance, d’amour, …), et les derniers sont plus « artificiels » (besoin d’accomplissement de soi, de dépassement de soi, …).

La nature nous ayant attribué ces capacités, il est juste que nous les valorisions. Or, pour satisfaire nos besoins les plus complexes, il est nécessaire de satisfaire les premiers.

L’élevage industriel est une solution efficace pour satisfaire certains de nos besoins de bases. Il fait alors partie de ce qui est indispensable à notre développement.

Qu’en est il des besoins des animaux ?

Il se trouvent que les animaux que nous côtoyons n’ont pas les mêmes besoins. Ni les mêmes envies. (Quand je propose une goutte de bière à mon chat, il dit rarement oui !)

D’où cela provient il ?

En ce qui concerne leurs envies, je ne sais pas trop. Je me contente de penser que leurs centres d’intérêts sont différents des nôtres. Et que c’est sans doute une histoire de gênes.

Pour ce qui est des besoins, cela provient de l’architecture de leur cerveau. En gros, de quoi il se compose et de son niveau de complexité.

Par exemple : Mes poules ne possèdent pas de néocortex. Autrement dit elles ne sont pas équipées pour parler ni pour avoir une conscience. Et les cochons qui se trouvent dans nos élevages sont dotés d’un néocortex. Mais, à un stade de développement moindre que celui des humains. Ce qui rend non pertinent de se mettre à la place d’un cochon et se dire « je serais malheureux à sa place, donc il est malheureux ».

C’est justement la différence de développement du cerveau qui mène à des niveaux d’intelligence différents entre les espèces.

Tout ceci pour dire quoi ?

Les animaux s’ennuie-t-il dans les élevages ? Peut-être. Serait-il plus heureux en ayant plus de place, un accès à l’extérieur et à des jeux ? Sans doute.

Priorité au paradis des animaux ?

Y a-t-il des humains qui s’ennuient dans leur vie ? Oui évidemment.

La situation d’ennuie est-elle plus pénible :

  • Pour un animal qui a une faible conscience de lui-même, ou pour celui qui a une grande conscience de lui-même ?

Si la frustration de ne pas « être au paradis » est supportable pour l’être humain qui est sollicité en permanence par la pub et les « signes extérieurs de richesse » de ses contemporains, il est certain qu’elle est supportable pour celui qui ne conçoit pas l’existence d’un « dehors » qu’il n’a jamais vu.

Ce que je veux vous faire toucher du doigt, c’est que les conditions de vie des cochons dans les élevages intensifs sont acceptables.

Allons plus loin ! Elevage industriel et prison.

Certains détenus redoutent leur libération. Elle finit même par provoquer en eux « plus d’appréhension que de projets et d’espoirs ». Et pourtant ils ont connu la liberté !

Alors, au sujet des cochons qui ont toujours connu la vie en élevage, que leur apporterait plus de liberté ? Si des êtres humains, au néocortex développé, ayant goûté à la liberté, en viennent à redouter de la retrouver, je crois que l’on peut, a minima, considérer que l’élevage industriel ne prive pas les cochons de grand-chose.

La rationalité du cochon n’est pas la nôtre

Mais en plus, nous qui pouvons parfois les plaindre, raisonnons avec des connaissances qu’ils n’ont pas.

J’en reviens aux peines de prison. Elles sont vécues de manières différentes selon les individus.

Certains ont des personnalités introverties, d’autres extravertis. Dans des conditions de cohabitation forcée, la peine est plus dure pour les premiers que pour les seconds.

Certains d’entre nous ont un réel besoin d’une vie au grand air, d’autres se contentent d’une vie en appartement. Là aussi les premiers sont plus durement sanctionnés que les seconds.

Et puis, il y a ceux qui s’accomplissent pleinement en lisant ou en méditant, alors que d’autres ont besoin de travailler de leurs mains, de créer. Ces derniers souffrent encore plus de l’incarcération.

Ce que je veux exprimer c’est que : « La sévérité de la peine est jugé différemment selon nos attentes et nos besoins ». Donc pour les cochons : « En plus de juger en fonction de leurs savoirs, ils estiment la « dureté » de leur « « peine » » en fonction de ce qu’ils se connaissent comme attentes et besoins». Autrement dit, si nous appliquons nos schémas mentaux sur ceux d’autres individus, nous commentons des erreurs d’appréciation. Si nous les plaquons à ceux des animaux, nous en commentons de plus grandes encore.

Le malaise

Et puis, une chose me met mal à l’aise avec cette priorité dans l’amélioration du mode de vie des cochons.

N’avons-nous pas plus d’empathie envers nos semblables ? Plus d’empathie pour ces enfants qui vivent dans des taudis pleins de mérule. Pour nos anciens que la solitude ronge en même temps que l’arthrite et l’extension de leurs escarres ?

N’y a-t-il pas une priorité à s’occuper de ceux bien conscient de l’abjection de leur situation ?

Ce n’est pas tout

Derrière ces élevages industriels où les animaux sont nourris et soignés quotidiennement, il y a des hommes et des femmes, parfois des familles, qui se proposent de vous nourrir. Du mieux qu’ils peuvent, tout au long de l’année, et proche de chez vous.

Une histoire d’un élevage industriel

Il y a sur la commune où je réside un éleveur de porc qui pendant le confinement n’a pas cessé de travailler. Il l’a fait pour nous nourrir. Pour vous nourrir.

Son lieu travail, il en a conscience, n’est pas un « Disney land » pour animaux. Son élevage (et je l’ai visité) a plus à voir avec les barres d’immeuble de nos grandes villes, qu’avec leurs quartiers pavillonnaires. Si l’on accepte que des humains vivent dans ces barres, on peut accepter que des cochons vivent dans ces élevages. De même, si l’on refuse les certains élevages où, conditions de soin et propreté, ne sont pas satisfaite, plus encore nous devrions avoir en horreur ces barres d’immeubles qui, en plus d’être déshumanisé sont souvent insalubres.

Mon opinion c’est qu’il y a une hiérarchie dans le règne animal. Et que l’homme siège au sommet. Tous les animaux sont indispensables, mais l’homme est plus intelligent, et l’intelligence est supérieur à la bêtise. Elle lui donne le droit à la priorité.

Chacun a sa place

Mettre la pression sur les élevages industriels, c’est oublier une chose. Même s’il est prouvé que les animaux d’élevage sont plus intelligents que nous le pensions, ils ne le sont pas suffisamment pour se trouver indigne de leur condition de vie.

Et ce qui rend l’empathie pertinente, c’est de savoir se mettre à la place de l’autre dans son référentiel à lui. Et non de se mettre à la place de l’autre dans notre référentiel à nous.

Je reconnais quand même qu’il y a des excès dans certains élevages et que la maltraitance y existe et est à bannir. Je ne la cautionne pas. Pour tout dire, je la condamne. Mais ce dont je parle c’est du « mode d’élevage » et non de ses dérives.

L’empathie

J’ai beaucoup d’empathie pour les gens empathiques. L’empathie est le ciment qui devrait joindre tous les être humain ensemble. C’est une qualité essentielle qu’il est bon de témoigner et de valoriser. C’est pour cela que je parle de ces éleveurs. Ils nous font vivre et, en permettant la satisfaction des premières strates de nos besoins, ils permettent la réalisation des suivantes.

J’ai conscience que certains sont des bourreaux voir des tortionnaires. Mais à bien y réfléchir, ce raisonnement tient uniquement pour ceux qui commettent des dérives (comme celle-là par exemple).

L’élevage industriel est une nécessité

Comme dis au début de l’article, l’être humain a besoin de satisfaire ses besoins primaires pour satisfaire ses besoins secondaires. Donc, accorder aux animaux une place qui ne leur est pas indispensable, c’est empêcher l’homme d’y accéder. Car ce faisant, l’Homme renonce à certains de ces besoins de bases, pour satisfaire des besoins que les animaux n’ont pas. De fil en aiguille ni l’Homme ni les animaux ne pourront faire ce à quoi la nature les a destinés. En effet l’un n’aura plus sa place et l’autre aura une place dont il n’a pas besoin.

Soyons raisonnable, consommons de la viande industrielle

Acheter de la viande industrielle, c’est donner aux animaux des conditions de vie satisfaisante. C’est faire preuve d’empathie et de considération envers chacun, eu égard à ses besoins. Et c’est permettre à l’être humain de s’élever au sommet de son art.

Depuis toujours la nature applique « la loi du plus fort » sans haine ni sentimentalisme, alors se dresser contre cet état de fait c’est refuser « les règles du jeu ».

Pierre-Favre Bocquet

Voici les autres articles de mon défi :

1 https://apprendreaconvaincre.com/abattre-un-animal-pour-manger-de-la-viande/

2 https://apprendreaconvaincre.com/ouvrier-tu-ne-merites-que-ton-smic/

3 https://apprendreaconvaincre.com/pour-ou-contre-la-legalisation-du-cannabis/

4 https://apprendreaconvaincre.com/non-aux-violences-educatives-ordinaires/

5 https://apprendreaconvaincre.com/droit-des-femmes/

6 https://apprendreaconvaincre.com/pour-ou-contre-les-vaccins/

7 https://apprendreaconvaincre.com/le-port-darme-en-france-vraiment/

8 https://apprendreaconvaincre.com/le-survivalisme-cest-absurde/

9 https://apprendreaconvaincre.com/pour-ou-contre-lallaitement-maternel/

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9 commentaires pour “Un grand oui à l’élevage industriel !

  1. Incroyable ton article ! Jamais je n’aurais pensé rencontrer (ou lire plutôt) quelqu’un ayant la même vision de la place de l’homme dans le règne animal.
    Je suis contre la souffrance des bêtes (qui ne le serait pas), mais l’homme est un carnivore depuis la nuit des temps ! Ce sentiment pesant de culpabilisation des mangeurs de viande me gonfle carrément ! Je pense même que c’est une mode.
    ça passera !

    Merci en tous cas Pierre-Favre !!

  2. Quels efforts à trouver des arguments d’une position initiale que tu rejettes 🙂 J’avais déjà lu celui sur l’allaitement maternel, je m’attaque prochainement à la liste de ton défi que tu as mis en fin de ton article.
    C’est vrai que mettre en confrontation plusieurs problématique ( la pauvreté, la faim dans le monde, les guerres…) sert à en minimiser d’autres et doit surement être une technique pour convaincre.

    1. Effort et recherche, mais le plus dur c’est la sensation schizophrénique que l’on ressent. Ceci dit l’exercice est enrichissant. A la fin de mon défi je pense faire un article pour partager tout ce que cela m’a apporté, ainsi que tout les questionnement que ca a soulevé

  3. Je serai bien incapable d’écrire ds articles comme les tiens. Même en triturant mon cerveau pendant des heures, pas facile d’argumenter sur des idées que l’on réfutent. Un grand bravo !

  4. Exercice difficile que de soutenir les élevages industriels. Mais c’est quand même comme l’instauration d’une dictature. Si le peuple n’a jamais connu la liberté alors il ne va pas se soulever. Par contre si on lui accorde un peu de liberté puis qu’on lui retire, alors là il y a plus de chance pour qu’il y ai une révolte. L’histoire des cochons me fait penser à ça, sauf que eux ne peuvent pas se révolter.

  5. Ouf! C’est une grand OUF de soulagement, que j’ai exprimer après avoir découvert ton défi et ton explication du pourquoi. En effet j’apprécie et lis ce blog depuis peu et cela m’aurai blesser si tu soutenait les élevages industrielles sans éthique. Personnellement je suis pour une consommation de viande raisonner et surtout une régénération des écosystème et des modes d’agricultures et d’élevage plus respectueux du vivant (cochon y compris 😉 ) suis bien rassuré après lecture de cet article. Merci du partage et à bientôt 🙂

    1. Ce défi surprend souvent effectivement 😉
      Prendre soin de la nature et du vivant d’une manière général est avantageux pour tout le monde en plus !

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