Droit des Femmes

Ce cinquième article de mon défi porte sur les différences femmes-hommes. Bien que je ne sois pas féministe, je voudrais, dans cette article, défendre le droit des Femmes.

Une injustice

Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Olympe de Gouge

La France, pays de la démocratie, pays des Lumières est incapable de faire régner la justice sur son propre sol. Aujourd’hui, en France, 51.6% de sa population est persécutée pour son sexe. Persécutée parce que la nature ne lui à pas fait “l’honneur” de naître homme. C’est une honte !

C’est une abomination parce que depuis 1791, nous nous sommes emparés de la question du droit des femmes. Et nous ne l’avons pas résolue !

Préférez-vous l’histoire de Sandrine, d’Elodie ou de Chloé ? Toutes trois vivent l’injustice. Elles sont pourtant nées à des années bien différentes, Sandrine en 1972, Elodie en 89 et Chloé début 2012. Sandrine et Elodie en province, Chloé dans le septième arrondissement, à deux pas de la tour Eiffel. En réalité tout les sépare (valeurs, ambitions, motivations, milieu social, …) sauf … une simple paire de chromosome.

Discrimination par le regard que NOUS leur portons

Toutes vives dans l’injustice de la stéréotypie.

Que ce soit par l’innocente bienveillance, mais néanmoins présente, des tendances éducatives par lesquelles nous favorisons les jeux de fille pour les filles ou les rôles de garçon pour les garçons.

Ou que ce soit par l’habitude, coupable celle-là, d’une différence comportementale avec ses amis, conjoints et collègues.

Si je dis coupable, c’est parce que ces habitudes, où l’on parle de leurs enfants aux femmes et de leur réussite sociale aux hommes par exemple, ne peuvent perdurer que si l’on n’a pas ouvert les yeux sur la nature fondamentale de l’être humain. Ce besoin, c’est celui de s’épanouir et de s’accomplir.

Oui les êtres humains sont différents (ce que mes contempteurs crient haut et fort soi dit en passant). C’est pour cela que l’on ne peut pas les mettre dans des cases. Irais-je jusqu’à dire qu’agir de la sorte, c’est un viol de la nature ? Le mot serait vraiment fort…alors non. La différence entre chaque individu est bien trop importante pour pouvoir scinder en deux la population, et attribuer à chaque groupe une mission.

cliché fille princesse infirmière douce belle sage
Photo d’ Ashton Mullins sur Unsplash

En vous détaillent la vie de Sandrine, Elodie ou Chloé, vous vous rendriez compte que toutes, à leur niveau souffrent de n’être considéré « que » comme des femmes. Mises dans les moules de la fille parfaite qui joue à la princesse et sera infirmière. Dans celui de la maman aimante qui fait les enfants et les courses. Ou encore, qui, après avoir éduqué ses enfants, se voit remerciée en ayant accès à des postes de travail peu qualifiés…

Je pense que l’indifférence, le mépris, l’habitude sont le terreau des discriminations…

Le droit des femmes doit commencer à l’école

Je vous ai avancé que les enfants sont influencés dans leur choix quotidien par les adultes.

Parents et profs sont parfois victimes de leurs propres préjugés. En effet, les activités et attributs proposés aux filles sont : d’être belles, sages, douces, de prendre soins d’elles et des autres, et d’être occupées dans l’espace intérieur. Les garçons quant à eux sont : courageux, dans l’action, explorateur, justicier ou technicien.

Ce qui est pernicieux, c’est que c’est cette manière, dont ils se représentent le monde, qui guident leurs choix. Et c’est aussi parce qu’en temps qu’éducateur, nous incitons, plus ou moins ouvertement, les enfants à jouer avec telle ou telle catégorie de jeux, qu’une habitude se prend.

En réalité, c’est parce que nous avons été élevé comme ça. C’est pour cela que nous n’avons pas conscience de reproduire ces clichés. Alors, en grandissant, nos habitudes d’identifications se renforcent, particulièrement à l’adolescence où le besoin de reconnaissance et de renforcement de l’estime de soi se fait cruellement ressentir ! Puis, plus tard, dans la vie professionnelle, ce besoin de reconnaissance pousse à valoriser ses réussites. Réussites qui ne peuvent être évaluées qu’en comparaison à une référence. Malheureusement cette référence, c’est celle des genres. Chacun doit se conformer à ce qui est socialement attendu.

Le droit des femmes est bafoué en entreprise

Une autre injustice : alors que les filles sont plus diplômées que les garçons, elles sont moins nombreuses à être cadres et ont une rémunération plus basse que leurs homologues masculins. Elle sont victimes de la faible estime d’elles mêmes qu’a construit la société. Elles prennent du retard dans leur carrière en donnant la vie et en éduquant leurs enfants. Mais aussi, elle se heurtent à ces trop fréquent “plafond de verre”.

La violence envers les femmes

Le seul droit des femmes serait-il d’être tapé? En silence de préférence? Oui, la question est abject! Mais voyez plutôt:

En termes de violence, au jour où j’écris ces lignes 138 femmes ont été tuées par leur conjoint depuis qu’ils se sont souhaités une bonne année, il y 1 an.  138 femmes, c’est presque le double du nombre d’enfants tués par leurs parents, tous les ans en France. Je vous invite à lire mon article « Non aux violences éducatives ordinaires ! »

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Photo de Sydney Sims sur Unsplash

Voici un autre chiffre pour le moins …  frappant. En 2015, 65 000 faits de violence ont été constatés au sein des couples, 92 % sont commis par des hommes ! La voilà notre différence femme-homme. Personne ne pouvant prétendre que ces faits soient acceptables, tout le monde doit s’accorder à donner les moyens aux femmes de ne pas en être victime.

Mais ces faits de violences, vous ne les connaissez que trop ! C’est pourquoi je voudrais avancer un dernier argument.

Le droit des femmes … à ne pas commander

Beaucoup se refusent à croire que la France XXIème siècle est encore une société patriarcale. Pourtant dans notre administration, il y a bien peu de femme. Collectivités locales et intercommunalités sont très majoritairement dirigées par des hommes ! Alors que ce sont eux, qui régissent une bonne part de notre vie quotidienne…

Les avancées du droit des femmes

Certains ne manqueront pas de me rétorquer qu’il y a eu des avancées, que désormais les femmes sont nommées prix Nobel (1933), votent (1944), peuvent exercer une profession sans l’aval de leur mari, peuvent même avoir un compte bancaire (1965), et bien d’autres (cliquez sur le lien, vous ferez c’est édifiant). Certes elles ont tout ça, mais ce qui compte ce n’est pas ce qu’elles ont acquis, ce qui compte c’est ce qu’elles sont ; à savoir des êtres douées de raison et à qui l’on ne peut dénier le droit d’être libre ! Elles se doivent d’être libre, parce que c’est faire une atteinte à la dignité de l’être humain dans sa globalité que d’attenter à sa liberté sans une raison grave.

D’autres me diront « qu’ailleurs c’est pire ! ». Oui, certes. Et alors ! Est-ce qu’au motif que certains ont le cancer, on ne doit plus soigner la grippe ? Bien sûr que non. Une situation inacceptable n’est pas rendue plus acceptable au motif qu’elle pourrait être plus inacceptable.

J’en entends aussi me dire qu’il y a des différences fondamentales entre les hommes et les femmes. Oui des différences biologiques, physiologiques, hormonales, … Mais pas de différence dans leur valeur intrinsèque. Alors leurs différences ne pèsent pour rien dans la balance de la justice.

Allons jusqu’au bout du tunnel!

Alors, après vous avoir démontré que « le gêne de la poupée ou de la voiture n’existe pas ».

Que les femmes ne sont pas rétribuées à leur juste valeur.

Qu’elles sont violentées par ceux qui prétendent les aimer et les protéger.

Et que ce sont les hommes qui dirigent nos administrations.

Je voudrais vous rappeler ceci : c’est votre inaction quotidienne qui permet à ce système inégalitaire de perdurer. Cette inaction était non fautive, tant que vous n’en aviez pas conscience. Mais, elle est maintenant coupable! Sauf, si vous :

  • décidez d’encourager autant petite fille que petit garçon, à jouer dehors, être actif, être agréable, passif ou gracieux.
  • participez aux tâches ménagères et veillez à respecter autant la parole des femmes que des hommes.
  • veillez à ne pas être plus attentif, ou critique, au physique des femmes que des hommes.

Bref, c’est de vous que viendra la justice.

Merci de m’avoir lu.

Pierre Favre Bocquet

Voici les autres articles de mon défi :

https://apprendreaconvaincre.com/abattre-un-animal-pour-manger-de-la-viande/

https://apprendreaconvaincre.com/ouvrier-tu-ne-merites-que-ton-smic/

https://apprendreaconvaincre.com/pour-ou-contre-la-legalisation-du-cannabis/

https://apprendreaconvaincre.com/non-aux-violences-educatives-ordinaires/

5 https://apprendreaconvaincre.com/pour-ou-contre-les-vaccins/

7 https://apprendreaconvaincre.com/le-port-darme-en-france-vraiment/

8 https://apprendreaconvaincre.com/le-survivalisme-cest-absurde/

https://apprendreaconvaincre.com/pour-ou-contre-lallaitement-maternel/

10 https://apprendreaconvaincre.com/un-grand-oui-a-lelevage-industriel/

Sources :

https://www.scienceshumaines.com/chronologie-les-droits-des-femmes-en-france_fr_14412.html

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3 commentaires pour “Droit des Femmes

  1. Merci pour ce bel article qui remet pas mal de choses en place ! Il y a encore du boulot mais nous pouvons tous agir à notre propre niveau ! Je pense aussi qu’une des clés est l’éducation des prochaines générations pour que l’égalité ne devienne pas une option mais la normalité et que le nombre de femmes victimes de violence aille enfin dans l’autre sens !

  2. Bravo pour cet article engagé et engageant! Nous, les femmes, avons à réinventer notre posture. Ni Sexe faible, ni l’égale de l’homme, je pense que nous puisons notre force de la magnifique puissance de notre vulnérabilité. Notre différence est à cultiver car le modèle égalitaire montre ses limites. Un beau sujet sur lequel ton article me donne envie d’ecrire. Merci,

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