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Aujourd’hui, en ces temps de covid 19, je voudrais parler du survivalisme. Je voudrais vous dire « Arrêtez avec le survivalisme ! ». Pourtant, je corresponds à la définition de ce qu’est un survivaliste. Et je crois que si plus de gens s’investissaient dans cette démarche, ils seraient moins paniqués et déstabilisés par le confinement. Mais, mon défi consiste à défendre une thèse que je ne partage pas (pour comprendre cliquez ici). Alors je défendrai, dans ce huitième article de mon défi, l’inutilité, l’absurdité même, d’être survivaliste.
Def survivalisme : activité qui consiste à mettre en place des mesures pour survivre à une catastrophe (pandémie, inondations, perte d’emploi, catastrophe nucléaire, effondrement économique, …)
Def survivaliste : personne qui acquière des savoirs et des savoirs-faire destiné à lui permettre de traverser le mieux possible un événement catastrophique ( qu’il soit individuel, local ou global).
Le survivalisme façon village Gaulois
Dans le village d’Astérix, village survivaliste par excellence, chacun à son rôle et l’ensemble des rôles des habitants permettent la satisfaction des besoins de ces derniers. C’est ce qui se passe à l’échelle de notre société.
Dans le village d’Astérix la violence est très imagée. Point d’effusion de sang, point de rancœurs de voisinage qui empêchent de dormir la nuit où qui poussent à des vengeances nocturnes. La communauté y est à la fois soudée et rustique.
Dans le village d’Astérix, il y a la sagesse des anciens. Les anciens ce sont ceux qui sont respectés et dont les dires ne sont pas remis en cause.
Dans le village d’Astérix, il n’y a pas un seul membre qui ait connu le confort de la société moderne. Il n’y a pas un seul membre qui ait des dépendances à des produits qui ne peuvent être produit sur place.
Dans ce village il n’y a pas non plus de membres « faibles » (j’entend par là des personnes grabataires, en situation de handicap total, avec des maladies graves, de composition fragile, …). Et pour cause, elles n’ont pas pu survivre. Et justement, c’est à cette rudesse de la vie que l’occidental du XXIème siècle ne peut pas faire face en conservant son équilibre psychologique. Or il n’y a pas de pire absurdité que détruire son psychisme pour permettre la survie du corps. « L’âme » de l’être humain (au sens de son psychisme, de son intellect) est d’une valeur supérieure à son corps, mais ne peut survivre sans le bon entretien de celui-ci.
Et justement, c’est là que le survivalisme est un non-sens.
Le survivalisme ne permet pas de vivre dignement
Plus personne ne veut « vivre vieux pour vivre vieux », les gens veulent vieillir et ce en bonne santé.
Et c’est normal, la vie n’a d’intérêt et de sens qu’à la condition de pouvoir en faire quelque chose. La nature humaine fuit la souffrance et la maladie. Elles font partie de ses plus grandes craintes. Or a quoi nous mène le survivalisme ? Que nous propose-t-il ? La sauvegarde de sa vie quels que soient les événements.
La proposition est séduisante. Mais à quel prix ?
La question à laquelle ne répond pas le survivalisme, c’est celui du but de la vie. Vivre pour vivre n’a aucun sens. Ce que la majorité des gens veulent vivre ce sont les plaisirs de la vie, la satisfaction de leurs envies. Veut on vivre dans un monde où lorsque l’on est pris d’une rage de dents un dentiste peut nous apporter des soins, où dans celui ou l’on se mets un clou de girofle dans la carie pour tenter d’apaiser un peu la douleur ?
La société moderne nous apporte la paix à un degré très supérieur de celui que l’on peut trouver dans une petite communauté. Si demain des tensions naissent avec votre boulanger où avec votre voisin, vous pouvez changer de boulangerie ou ignorer votre voisin. Que ce passera t il si vous vivez dans « le village d’Astérix » ? Vous ne pourrez ni l’esquiver ni l’ignorer. Vous mettrez votre pouce dans la main, serrerez les dents, et ressasserez vos rancœurs. Beaux programmes de société !
Arrêtez avec le survivalisme car il va vous détruire. (Attention passage trash)
Déjà parce que c’est hard
Avez-vous déjà vu un cadavre ? Un vrai j’entends. De quoi était-il mort ? d’une action violente, d’une maladie ou d’autre chose… Vous n’êtes pas obligez de l’imaginer. Pourquoi ? Parce que vous lisez un article de blog. Vous n’êtes pas dans un village survivaliste où il faut se défendre contre des zombies. Nous sommes dans une société pacifiée et où l’étendue de la communauté permet de rendre invisible ce qu’il y a de pire dans toutes les communautés humaines. Nous n’avons plus à subir chaque jour ce que la vie a de violent. Survivre c’est s’y confronter au quotidien.
Connaissez-vous le «sas de Chypre» ( 2 jours de décompression pour réadapter les militaire à la vie ordinaire) ? Et bien si des militaires aguerris aux horreurs de la guerre en ont besoin, quid des populations civiles en cas d’effondrement ? Attention ! Passage trash entre les parenthèses. Ame sensible passez au paragraphe suivant. (Seuls ceux qui ont vu un crâne éclaté, des victimes disloquées dans leurs véhicules ou un pendu au bout de sa corde peuvent comprendre ce que l’expression « horreurs de la guerre » signifie. Ils en ont la vision, l’odeur, parfois le goût, et surtout … la prise de conscience.)
Ensuite parce que personne ne pourra vous guérir
En plus dans le monde imaginé (rêvé ?) par les survivalistes, il n’y a plus de métiers « inutiles » aux rangs desquels se trouvent les psychologues. Tâches autrefois remplies, de manière différente certes, par les religieux qui prêtaient une oreille attentive à leurs ouailles et leurs prodiguaient des conseils spirituels. Mais dans le monde de la survie, il n’y a que les tâches bassement matérielles qui sont envisagées. Privilégiant la santé du corps à celle de l’esprit. C’est une erreur, l’être humain est corps et esprit, privilégier l’un et négliger l’autre, c’est comme dire à un unijambiste « lève-toi et marche comme tout le monde ».
Impossible de survivre seul
L’être humain est un être social, il ne sait pas vivre seul. Vous trouverez dans les manuels de survie des standards du genre « l’être humain ne peut survivre plus de : 3 secondes sans attention, 3 minutes sans air, 3h sans régulations thermiques, 3 jours sans boire, 3 semaines sans manger, 3 mois sans contacts sociaux ». Les survivalistes reconnaissant que l’on ne peut survivre longtemps seul, je ne m’attarderais pas sur ce sujet.
Vous perdrez vos rêves
Et puis, soyons honnête, qui n’a pas de projet du type : un voyage à l’autre bout du monde / tel modèle de voiture / la vie en appartement avec tout le confort (service de livraison, etc…) / …
Ou encore, qui ne se satisfait pas de sa vie quotidienne avec le travail qu’il a choisi, le lieu de résidence qu’il a choisi, les fréquentations qu’il peut choisir, sa routine de vie tranquille en somme… ?
En cas de survie, c’est tout cela que l’on perd. C’est le mode de vie auquel nous sommes adaptés que l’on perd.
Seuls ceux qui expérimentent la survie au quotidien peuvent savoir si ce mode de vie leur convient. Ceux qui en rêvent sans le vivre, non seulement l’idéalise, mais en plus n’y sont pas adaptés car ils n’agissent pas sans ce sens. D’ailleurs si c’était vraiment le mode de vie qu’ils voulaient ils le vivraient déjà. Car la société moderne permet le choix de ce type de vie. Donc s’ils ne le choisissent pas, c’est qu’ils préfèrent un autre mode de vie. Et donc, auront nécessairement des regrets quant à cet ancien mode de vie, et vivront mal la survie. Ils déprimeront et « péteront un câble ».
Les survivalistes sont « à côté de la plaque »
Sur-vivalisme ou sous-vivalisme ?
Le survivalisme n’est pas la solution aux problèmes de notre temps. Que ces problèmes soient d’ordres économiques, écologiques, sanitaires, problèmes personnels (soucis de santé, perte d’emploi, …), apocalyptiques (tempête solaire, bombe nucléaire, …). Le survivalisme apporte une solution, c’est vrai, mais elle est inadaptée. Le survivalisme porte mal son nom. Il devrait s’appeler sous-vivalisme, en cela qu’il propose une régression de ce que l’humanité à construit.
Le survivalisme est anachronique. Au lieu de construire le futur, il veut faire renaitre le passé, or le passé a donné notre présent. Donc nous sommes le futur du survivalisme.
Le survivalisme est inadapté
Avant de proposer une solution, il convient de regarder si cette solution est adaptée. Rien n’est plus inadapté que le survivalisme aux problèmes de notre temps car les mentalités ont changé. En l’espace de trois générations, le sens du devoir, c’est transformé en recherche du plaisir. La loyauté a été remplacée par le besoin de connaitre l’expertise et la compétence de celui qui nous commande. De même, le respect des institutions se subordonne maintenant à celui de la personne en tant qu’individu.
Ce qui semble échapper aux survivalistes, et c’est paradoxal, c’est que la priorité de l’être humain c’est d’être adapté à son milieu. Et justement, au lieu de s’assurer de la solidité du système, le survivaliste veut revenir à quelque chose de plus rustique. Or cela va à l’encontre de l’ordre des choses, elles sont faites pour s’améliorer et gagner en efficience.
Le survivalisme n’est pas entièrement mauvais…
Le survivalisme n’est pas mauvais « dans l’idée » car il propose une sorte « d’assurance ». En effet nous assurons notre maison et notre voiture, il n’est pas absurde d’assurer sa « vie ». Mais il est mauvais dans les applications. Car elles conduisent à ce que la nature humaine s’échine à fuir depuis l’aube de l’humanité : un système avec peu d’interaction sociales, peu de savoir, peu d’outils, de science et de technologie, …
Tu me résumes s’il te plaît !
Alors pour terminer, je redirai que le survivalisme est absurde parce que vouloir sauvegarder ses propres intérêts, ou ceux d’un petit collectif, c’est priver la nature humaine d’un de ses besoins essentiels, celui de vivre des relations sociales, en bonne santé tant physique que mental.
Donc si vous voulez être un survivaliste adapté à votre temps, regardez comment améliorer votre futur et non comment remettre en place notre passé.
Pierre-Favre Bocquet
Voici les autres articles de mon défi :
1 https://apprendreaconvaincre.com/abattre-un-animal-pour-manger-de-la-viande/
2 https://apprendreaconvaincre.com/ouvrier-tu-ne-merites-que-ton-smic/
3 https://apprendreaconvaincre.com/pour-ou-contre-la-legalisation-du-cannabis/
4 https://apprendreaconvaincre.com/non-aux-violences-educatives-ordinaires/
5 https://apprendreaconvaincre.com/droit-des-femmes/
6 https://apprendreaconvaincre.com/pour-ou-contre-les-vaccins/
7 https://apprendreaconvaincre.com/le-port-darme-en-france-vraiment/
9 https://apprendreaconvaincre.com/pour-ou-contre-lallaitement-maternel/
10 https://apprendreaconvaincre.com/un-grand-oui-a-lelevage-industriel/
Bonjour !
Très bon article, riche d’idées pour réfléchir !
J’aurai eu envie de lire une définition du survivalisme au début de l’article pour savoir exactement de quoi tu parles. À moins qu’au contraire le fait de laisser le flou fait parti de la stratégie que tu as adopté pour convaincre ;).
Merci du conseil Aurélie. Comme tu peux voir j’ai ajouté deux définitions 😉
“I will survive” disait pourtant Gloria Gaynor !!! 😉
Plus sérieusement, le survivalisme provient parfois également d’un besoin de se rapprocher de la nature et de notre condition primaire d’homme capable de se débrouiller par lui-même et loin d’un monde dénaturé par le progrès à outrance et l’industrialisation je crois.
🙂
Au delà tu sujet je découvre vraiment ton style d’écriture… Un vrai romancier et un brin provocateur 🙂🙂… Tous les ingrédients pour faire de ton blog une réussite ! Concernant le sujet, et surtout ton article, ils soulèvent en moi des réflexions car j’avoue ne jamais m’être trop poser certaines questions 🙂🙂. Merci
Merci Nicolas pour ton compliment.
hmm ok donc on fait quoi concrètement en cas d’effondrement ? Parce que moi aussi j’aime les plaisir de la vie, mais le jour ou une catastrophe survient on se suicide du coup ? Le survivalisme sert justement à passer cette période de crise à venir, qui ne sera pas éternelle quoi qu’il en soit